La Guinée: un modèle de gâchis (Part 1)
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Aucune nation ne peut se tourner vers le chemin du progrès et de la dignité en oubliant son passé, son vécu et sa mémoire. Cette mémoire est un rappel à la possibilité et à la limite de la nation. Le scandale guinéen est cette incapacité de se tourner vers ce passé pour donner une orientation au futur. Depuis le non-symbolique de 1958, il reste clair, d’un avis presque unanime que l’expérience guinéenne a été un échec palpable et pitoyable. L’histoire ne fait que se répéter. Et la situation ne fait qu’empirer. Les régimes ont changé et des dirigeants se sont succédés, mais chaque génération souffre toujours ‘d’une amnésie et d’un vide de mémoire’comme le rappel Tierno Siradio Bah. Avec ce non, ce jeune état, devenu le symbole de la libération africaine, se mit en marche dans l’espoir. Malheureusement, il se condamnera dans le désespoir et son peuple vivra dans l’indignation totale et continuelle.

Cette période donna naissance à une idéologie politique, sociale et économique fondée sur trois principes: l’intimidation, le culte de la personnalité et la propagande mensongère. La théorie du complot mènera à l’élimination de la génération dorée et de la classe intellectuelle guinéenne par Sekou Touré. Des complots imaginaires et réels domineront son régime et justifieront le massacre d’hommes, femmes et d’enfants anonymes.  Sékou Touré obtenu le pouvoir dans un bain de rire et de fierté mais le peuple baignera dans le sang. Conté affaiblit toutes les institutions coloniales et précoloniales, et normalisa l’impunité au sein de l’État. Avec le soutien énorme et multiple d’hommes, Alpha Conde fera de ce pays un modèle de gâchis en construisant partout des hôtels de prostitutions. Le mensonge et l’insincérité dominent toujours l’étendue du débat historique et distancent la nation des atrocités commises par l’état. Ce faisant, ce système politique donne naissance à la déresponsabilisation individuelle et collective, devenue la norme du pays.

L’expérience guinéenne était une source de fierté, de ferveur et de courage mais l’histoire s’en souviendra comme un échec palpable. L’urgence de la situation requiert une prise de conscience. Partout où la dignité est bafouée et l’impunité est perpétuelle, la mémoire collective devient alors la seule force contre le fatalisme.

 

 

 

 

 

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