Hadja Aïssatou Diallo
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Ces dernières années, le poids de l’âge, les péripéties de la vie, les maladies chroniques multiples, la perte d’un fils, ou la crise d’un enfant, avait déstabilisé son état de santé et conséquemment, ses crises étaient multiples et multiformes. Mais, aujourd’hui, elle a rejoint sa dernière demeure. Elle avait atteint ce stade de la vie ou la mort était la seule destination ; le seul chemin de libération et de quiétude. Hadja Aïssatou Diallo, Néné Aïssatou Diallo ou Nénén Thiabewi est partie à tout jamais.

Je voudrais alors profiter de cette mort pour m’adresser à sa descendance : enfants et petits-enfants. Je m’adresse particulièrement à ses petits-enfants parce qu’à force d’observer ses enfants, qui sont visiblement tous fatigués, on finit par croire qu’ils n’auront certainement pas la longévité de leur mère et le poids de la souffrance vécue laisse déjà ses séquelles. L’aîné, Aladji Boubacar, commence déjà à exhiber les séquelles de son accident de voiture qui avait causé un traumatisme crânien. Le premier cadet, mon papa, Yaya Baldé, est condamné à apprendre à vivre avec les séquelles de cet AVC inattendue qui a chamboulé toute sa famille, toute sa communauté et tous ses rêves. Le deuxième cadet, Allassane Baldé, a déjà rejoint sa dernière demeure et que son âme repose en paix. Les deux derniers, Yayeh Binta et Bappa Ibrahima commencent eux aussi à exhiber le poids de la souffrance.

Ses petits-enfants sont aujourd’hui nombreux et se situent partout dans le monde. Ayant grandi dans des environnements différents avec des parents et opportunités distincts, ils ont tous été façonnés différemment. Cette différence est devenue vraisemblablement une source de division, de haine, de jalousie et de rancœur. Elle a créé un environnement ou la sournoiserie, le semblant, la jalousie ou l’arrogance dans l’agissement est devenue le seul moyen de prospérer. Pourtant, aucune famille ne prospère dans la division. C’est pour cela, on devrait tous apprendre à pardonner sans oublier, à comprendre sans condamner, et à s’adonner sans attendre. C’est le seul moyen d’être sujets, et non-objets, des évènements passés et vécus. La vie en famille le requiert. 

Avec l’âge et l’expérience, on finit par comprendre que les parents sont toujours un trait d’union entre les enfants. Ce trait unit deux entités (deux mots) et la force d’association de ce trait dépend toujours de l’agissement de tout un chacun. Nénén Thiabewi est le début de tout ce monde. Mais, sa mort ne doit pas marquer la fin de nos rapports. Individuellement, nous gagnerons séparément des batailles. Mais collectivement, on pourra gagner une guerre.

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