Reading Time: 2 minutes

La société se construit d’abord dans l’imaginaire. De ce fait, ce qu’il nous faut dans ce pays est d’imaginer avant tout un vivre ensemble fondé sur le respect de la diversité ethnique parce que l’ethnie est un pilier durable des cultures et des civilisations comme l’affirma Tierno S. Bah. L’imaginaire permet de façonner les esprits et d’orienter le cours de l’histoire. Cet imaginaire dont on a besoin dans ce pays, la primauté d’un groupe sur un autre est arrêté. Le droit d’exister et d’être traité de manière égale devient un idéal et une aspiration commune.

Dans cet imaginaire, on n’instrumentalise plus l’ethnocentrisme, et les partis politiques ne sont pas institués sur des bases ethniques. L’ethnocentrisme n’apparaît plus comme le seul moyen d’accéder au pouvoir et de profiter des ressources naturelles. La fracture ethnique cède alors sa place à la solidarité et la fraternité.

Dans cet imaginaire, l’amour d’une culture ou d’une ethnie ne s’exprime plus essentiellement à travers l’appréciation ou la transmission mais, aussi à travers la critique. On ne se renferme plus aveuglement dans une appartenance ethnique ou culturelle. L’incorporation alors de nos valeurs traditionnelles et ethniques sans qu’elles perdent leur essence dans un pays en constante mutation devient le moyen d’ajouter une valeur à la nation.

Dans cet imaginaire, les actes de stigmatisation sont condamnés par tous, sans distinction d’ethnie. On apprend tous à voir l’autre comme l’image de notre propre quête pour emprunter la phrase du professeur Tariq Ramadan. Tout le monde a alors le droit de participer parce que la démocratie est basée sur l’inclusion et, non l’exclusion.

Dans cet imaginaire, on n’a plus une conception maximaliste de la politique. Tout sujet ou agissement ne devient pas un acte politique. On réalise alors que le politique est un espace beaucoup plus élargi que la politique et la politique est simplement une dimension de la vie sociale.

Dans cet imaginaire, on réalise quelles que soient nos différences ethniques, on a une histoire singulière et un destin commun. Peut-être cet imaginaire est une utopie ; mais, cet imaginaire est aussi la force qui guide tous nos frères et sœurs en quête d’une Guinée meilleure, plus digne, plus juste et plus solidaire.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *


%d bloggers like this: