Romancière, Écrivaine et Poét

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Hier, j’étais passé voir Hadja Zeinab Koumanthio Diallo, romancière, écrivaine et poétesse, née et résidante à Labé.  Hadja a été la première femme à avoir édité un livre de poésie en Guinée et a environ une quinzaine d’ouvrages à son compte d’après Wikipédia. Connue comme la reine de la poésie guinéenne, elle a dernièrement rajouté le prix Birago Diop à son palmarès ; un prix décerné par l’association des écrivains du Sénégal à leurs homologues africains. Elle avait auparavant reçu le prix baobab mettant à l’honneur une personnalité d’envergure en Guinée et le prix du roman Africain féminin pour les fous du 7e siècle. Hadja Koumanthio est évidemment une maman aux talents multiples et coutumières aux distinctions honorifiques.

De nos jours, nos apprenants du CI et du CP l’attendent impatiemment tous les jeudis. Néné talli vient les raconter une histoire. Pour le moment, elle raconte aux enfants des folklores ; des mythes et des légendes qui ont servis et permis à un moment donné de l’histoire à une communauté de s’identifier, de s’approprier son environnement et de trouver un sens et une signification dans son agissement. Tout comme elle, on croit que l’apprentissage des Talli Tallateh est un élément vital pour le développement holistique de l’enfant. Cette visite de courtoisie était justement normale. Formant la même équipe, nous avons le droit et le devoir de célébrer le succès individuel de chaque membre. La somme de ses succès individuels jouera un rôle essentiel dans la réalisation de nos aspirations commune et partagée.

J’ai aussi profité de cette occasion pour lui annoncer que la direction de l’école a décidé d’incorporer ses œuvres dans le programme d’étude scolaire. L’incorporation de ses œuvres à un aspect symbolique. Nos apprenants auront un modèle et un champion dans leur communauté. Avec elle, ils seront qu’avec le sacrifice et le travail assidu tout est possible. Ils auront eux-aussi leurs propres prix et marqueront leurs propres histoire. Grace à son parcours, ils apprendront à croire à la possibilité de l’impossible et à la probabilité de l’improbable. Il le faut parce qu’eux-aussi, ils seront des champions des générations futures.

Mais, cette incorporation a aussi un aspect politique. Il est temps qu’on apprenne à célébrer individuellement et collectivement les individus qui exemplifient le Service et L’Excellence dans nos communautés respectives. Il est temps qu’on apprenne à formuler nos propres théories et à se réapproprier les théories anciennes. Il est temps qu’on apprenne à lire nos écrivains dans nos écoles. Il est temps que nos enfants récitent la poésie de nos poètes. Pourquoi enseigner la poésie du Français alors que la poésie de ton confrère est aussi riche, célébrée et estimée ?

Se guérir, s’aimer

En réalité, depuis le soleil des indépendances, la tendance a toujours été de lire les livres qu’on nous dicte, de célébrer les auteurs qu’on nous impose et de croire aux théories qu’on nous prescrit. Comme-ci, un peuple, un continent ou une race monopolisait les sciences sociales ou la pensée humaine. Des siècles de colonisation et d’asservissement ont laissé évidemment des traces dans la psyché collective. De nos jours, cette aliénation s’exprime différemment. Par example, le talent intérieur ou interne n’est célébré qu’après la reconnaissance d’un pays étranger, souvent occidental. Ce complexe d’infériorité est un un cancer qu’il nous faut reconnaître, accepter pour pouvoir y remédier. Guérir de cette conscience douloureuse, comme l’exprime l’écrivain Sénégalais Fewline Sarr, passe avant tout sur un travail sur le langage.

Depuis le début de l’histoire humaine, chaque communauté a toujours produit des individus talentueux, des intègres, des penseurs et des intellectuels quel que soient les définitions qu’on attribue à ces termes. On n’a nullement besoin de la légitimation étrangère pour reconnaître nos talents et nos champions qui expriment toujours le meilleur en nous, le possible et l’improbable. Pour cette raison, nous devons en finir avec ce rapport pathologique vis-à-vis de l’étranger pour ne plus se poser en victimes de l’Histoire, mais en sujets de sa propre histoire comme l’a bien dit Fewline Sarr.

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